PIÈCE LUMINEUSE

Conjuguer art et architecture

Faire du corps un sujet architectural

Questionner le rapport au corps avec l’artiste plasticienne Orlan 

En 2003, le Centre de Création Contemporaine de Tours souhaite exposer une œuvre d’Orlan, inventeur de « l’art charnel ». Familiers de l’art contemporain et sensibilisés au travail de la plasticienne, les architectes proposent une installation qui tient à la fois du corps humain, de l’œuvre d’art et de l’architecture, considérée non plus comme une discipline logique, froide et intellectuelle, mais au contraire comme une peau abritant une expérience sensible de l’espace. Cette création fut exposée en 2004 au Palais de Tokyo.  

Pour en savoir plus

L’œuvre questionne le rapport au corps. Le corps est-il un monument ? La chirurgie plastique sert-elle la beauté ? Comment mettre en scène la chirurgie esthétique ? 

Vue de l’extérieur, l’installation est un parallélépipède profilé. A la fois droite, souple et molle, l’enveloppe se compose d’une double peau flexible et translucide (Barrisol) qui constitue une paroi épaisse à l’intérieur de laquelle sont intégrés des coquilles en plexiglass qui forment des excroissances, à l’instar du visage d’Orlan, ainsi que des éclairages luminescents. 

Les structures en aluminium sont volontairement déformées pour créer des « surfaces réglées ». Il faut y voir un hommage à Gaudi et aux espaces paramétrisés expérimentés par Iannis Xenakis. 

L’ensemble du parallélépipède est lui-même encadré de murs en Barrisol miroir noir pour mettre en valeur l’installation. A l’intérieur, des photos sont imprimées sur les parois de toile pour évoquer les happenings d’Orlan sur son corps. L’architecture prend une dimension charnelle quand les excroissances semblent « embrasser » le poteau en béton du Palais de Tokyo. 

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